Le blason de la ville, ses armoiries, toute une histoire

  • L’histoire dernière le blason de Colomiers. Photo archives municipales. L’histoire dernière le blason de Colomiers. Photo archives municipales.
    L’histoire dernière le blason de Colomiers. Photo archives municipales.
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Eric Bouteloup

Si le blason peut sembler très vintage, son analyse permet de remonter le temps et de mieux comprendre l’histoire de Colomiers, retrouver le passé à travers les traces qui en subsistent, et ce, jusqu’au Moyen Âge où le territoire était gouverné par des seigneuries.

Tout d’abord un peu d’histoire

Au XIIe siècle, les premiers blasons de chevaliers apparaissent sur les combattants en armure aux champs de bataille.

Au XIIIe siècle, les blasons deviennent des marques de famille et sont héréditaires.

Au XVIIIe siècle, sous Louis XIV, on doit les enregistrer pour payer son impôt, mais ces signes aristocratiques sont abolis à la Révolution. Enfin, au début du XIXe siècle Napoléon les codifie par décret impérial.

L’appropriation des blasons pour les communes est en revanche beaucoup plus contemporaine.

Le blason de Colomiers

Il se présente sous la forme d’un écu "écartelé" en 4 parties : au 1er d’azur, une tour d’argent ; au 2e d’azur, un lion rampant (dressé) d’argent ; au 3e, de gueules rouges à un taureau d’or ; au 4e, de gueules à une croix vidée, pommelée de douze pièces d’or (la croix occitane).

En bleu, la tour et le lion représentent les armes de deux co-seigneurs de Colomiers.

En rouge, le taureau est celui de Saint-Sernin.

L’écu est surmonté "à son timbre" par une couronne ducale. Ces codes graphiques un peu mystérieux ne sont pas anodins et renvoient à des contextes précis de l’histoire de Toulouse et ses environs.

Quelques explications

Le lion et la tour symbolisent les 8 capitouls de Toulouse (les 1ers capitouls ont été élus en 1240). Le lion représente les Capitouls du Bourg (Colomiers par exemple) et la tour ceux de la Cité (Toulouse).

Ces notables élus pour une année habitent Toulouse, mais administrent les seigneuries environnantes comme celles de Colomiers, ils y possèdent des villégiatures (sorte de résidences secondaires de l’époque), dont les châteaux columérins pour certains disparus : Duroch, Raspaud…

En 1319, le contrat de paréage désigne quatre consuls et un juge pour administrer la commune. À cette époque l’église de Colomiers dépendait de l’abbaye de Saint-Sernin (ou Saint-Saturnin), d’où la représentation du taureau sur le blason.

Plus tard, au XVIe siècle "les tenanciers" (paysans) exploitent les terres des seigneurs, ils doivent leur régler la gabelle (l’impôt de l’époque), en compensation de leur protection, de la mise à disposition de moulins, etc.

Un autre temps certes, mais dont les traces restent immuables grâce au blason.

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