ENTRETIEN. "Il faut montrer l’exemple de réussir dans le rap, en restant à Toulouse" : WarEnd termine sa tournée dans la Ville rose

  • À 29 ans, le rappeur WarEnd a sorti quatre EP, dont le dernier en mars 2024.
    À 29 ans, le rappeur WarEnd a sorti quatre EP, dont le dernier en mars 2024. Only Wann
Publié le , mis à jour

l'essentiel Le rappeur toulousain WarEnd sera sur la scène du Metronum samedi soir. Lui qui a crevé l’écran dans la dernière saison de la compétition de rap "Nouvelle École" diffusée sur Netflix, présentera son dernier projet "EMC".

Vous habitez à Toulouse depuis plusieurs années, mais vous n’êtes pas né ici. Où avez-vous commencé le rap ?

Je suis né et j’ai grandi à Créteil (94) jusqu’à mes 11 ans, puis je suis parti à Saint-Laurent-de-la-Salanque (66). J’ai commencé le son là-bas, l’année de mon bac, à 17 ans. Surtout parce que j’avais du mal à m’exprimer. Les choses simples à dire pour certains représentaient un effort surhumain pour moi. Au début, je ne faisais qu’écrire, puis j’ai commencé à m’enregistrer avec mon iPhone 4. Après mon bac, j’ai fait un an de fac à Toulouse, ça ne m’a pas plu. En parallèle, je me suis formé à la vidéo. Je suis parti trois ans à Paris pour travailler là-dedans. J’ai beaucoup appris, mais c’était très éprouvant, j’y ai laissé un peu de santé et j’avais complètement arrêté la musique.

À cette époque, vous êtes parti en voyage sur un voilier. Comment ça s’est passé ?

Un de mes amis, qui est aujourd’hui mon directeur artistique et scénique, a acheté un voilier pour traverser l’Atlantique car c’était son rêve. Il m’a proposé de faire le voyage avec lui, et trois autres amis. Ça a changé notre vision du monde. On a tous l’impression d’avoir pris dix ans, alors que ça a duré huit mois. C’est impressionnant de se retrouver au milieu de rien, de voir les éléments de la nature se déchaîner. Ça permet aussi de se découvrir soi-même, car on se retrouve beaucoup seul. Quand tu voyages avec tes amis depuis des mois, tu n’as plus rien à leur dire. À part lire et regarder les paysages, j’avais pas mal de conversations avec l’océan. Ça m’a donné un lien particulier avec l’eau, la nature, le feu, qui s’est développé ensuite dans mon art. Sur le bateau, j’ai enregistré tout un album avec un matériel fait maison. Après ce voyage, je suis revenu à Toulouse en 2018, et je n’ai plus jamais arrêté la musique.

Vous avez participé à "Nouvelle École". Un an après la diffusion, qu’en retirez-vous ?

À l’époque, j’avais un emploi alimentaire à Carrefour. J’ai arrêté le jour de la sortie des premiers épisodes, à la base juste pour une ou deux semaines. Mais en fait, ça a été définitif. Je ne m’attendais pas à ce que ça prenne cette ampleur. C’était magnifique à voir, pour moi, mes proches et ceux qui me suivent depuis des années. Maintenant, je vis de ma musique, je peux voir plus loin, pousser mes idées avec plus de budget et des structures qui croient en moi. J’ai attendu plusieurs mois avant de sortir un projet, je ne voulais pas surfer sur la vague de l’émission. Certains disent que j’aurais dû. Mais j’avais besoin de temps pour tout digérer. C’est surhumain de vivre autant de trucs en si peu de temps.

"EMC" est votre quatrième projet. Vous dites l’avoir fait pour "soigner" des "bobos". Lesquels ?

Un EMC est un état modifié de conscience : quand on se met à penser à quelque chose en faisant abstraction de tout ce qu’il y a autour, avec souvent, une petite voix qui parle en même temps. Ça m’est beaucoup arrivé à une période de ma vie. Même en soirée avec des potes, je me mettais à fixer mon verre avec cette petite voix, que je n’arrivais pas à faire taire. Je faisais aussi beaucoup de crises d’angoisse à cause de ça. Jusqu’au jour où je me suis mis à l’écouter, et là, elle s’est mise à parler de moins en moins fort. Dans ma direction artistique, ça fait référence à John, mon alter ego. Mais on a tous une petite voix dans nos têtes.

Dans vos sons, vous évoquez très souvent Toulouse. Pourquoi c’est important d’en parler ?

En huit ans à Toulouse, j’ai vu des artistes gagner en visibilité, et leur premier réflexe était toujours de partir à Paris. Je trouve ça dommage. Il faut montrer l’exemple de réussir dans le rap, tout en restant ici. Bigflo et Oli sont là, mais il en faut plus.

Le samedi 4 mai 20h au Metronum (2 rdpt Madame de Mondonville). Concert complet. Tél. : 05.32.26.38.43.
Voir les commentaires
L'immobilier à Toulouse

612 €

SANS FRAIS D'AGENCE - Quartier St Simon : à louer dans résidence neuve de s[...]

515 €

Capitole - RUE DU TAUR - Studio rénové en dernier étage comprenant une pièc[...]

567 €

Location Toulouse - Embouchure / Ponts Jumeaux : à louer dans jolie résiden[...]

Toutes les annonces immobilières de Toulouse
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?