300 lycéens ont travaillé avec des chercheurs sur l’accès à la médecine dans le Tarn

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  • Les jeunes ont pu voir les résultats de leur enquête en présence des chercheurs, vendredi dernier à la faculté d’Albi.
    Les jeunes ont pu voir les résultats de leur enquête en présence des chercheurs, vendredi dernier à la faculté d’Albi. DDM - Ygal Fijalkow
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l'essentiel Guidés par une équipe de chercheurs, près de 300 lycéens venus de quatre établissements tarnais ont mené une enquête sur l’accès à la médecine. Une expérience de recherche, qui permettra par la suite une publication scientifique.

Une initiation à la recherche scientifique, par la pratique. Près de 300 élèves de quinze classes des lycées de Gaillac, Carmaux, Albi-Lapérouse et La Borde Basse à Castres ont mené une enquête sur l’accès à la médecine dans le département. La distance en voiture du généraliste le plus proche, le temps mis pour obtenir un rendez-vous, le recours à la téléconsultation… Les lycéens sont parvenus avec l’aide de leurs professeurs à obtenir des résultats représentatifs, qui peuvent être utilisés par des chercheurs.

Un travail de sociologue

Tous ces élèves évoluent dans une filière de sciences économiques et sociales. Sous la houlette de cinq universitaires, ils ont eu deux semaines pour trouver et interroger des sondés acceptant de répondre à leurs questions.

Un vrai travail de sociologue. Il s’agit de relever le genre, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle de la personne interviewée… De quoi établir un panel représentatif de la population du secteur géographique visé. Ensuite, il faut lui soumettre le questionnaire préparé par les chercheurs. Pour Mathias, élève à La Borde Basse, "c’est une bonne expérience de recherche". Les apprentis chercheurs ont pu être mis face aux tendances qui affectent leur lieu de vie : la hausse de l’usage des ambulances, plus largement des transports pour accéder aux services de santé…"Ça nous a permis de voir comment on réalise une enquête, de nous mettre à la place de professionnels" ajoute Camille, du lycée Victor Hugo à Gaillac.

Une parution dans un an

Les résultats de l’enquête ont ensuite été compilés par les chercheurs, qui en ont présenté les résultats vendredi dernier à la faculté d’Albi, en présence des lycéens. Sylvain Laurens, directeur d’études à l’EHESS et lui-même originaire du département, a eu l’idée du projet l’été dernier. "Il y a un double objectif dans ce travail en commun, pédagogique et scientifique. D’abord, montrer aux élèves ce qu’est une enquête statistique en sciences sociales, quelle méthodologie est suivie : ce volet pédagogique s’est clos vendredi avec la présentation des premiers résultats. Ceux-ci présentent pour l’instant des tendances générales. Les chiffres seront affinés, notamment grâce aux fichiers de la CPAM et au concours d’économistes de la santé, pour pouvoir faire l’objet d’une publication scientifique dans environ un an".

Des biais identifiés

1 445 questionnaires remplis ont été utilisés pour réaliser l’étude, distribués sur 155 communes du Tarn. Une partie a été au préalable écartée, car le panel de personnes interrogées déformait la sociologie de la population du département. Les résultats montrent en effet "une population plus jeune, plus féminisée, ainsi que plus de cadres qu’en réalité." Différentes pistes sont lancées par les chercheurs pour expliquer ce différentiel : "à l’image des liens de sociabilité, de la proximité de la ville"…Un constat qui permet aux élèves une plongée concrète dans le monde des sciences sociales. De quoi engendrer peut-être des vocations, le reste de la journée à l’université d’Albi leur ayant permis de découvrir les formations post-bac proposées dans ce domaine : sociologie, histoire et droit.

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Les commentaires (7)
papyfanfan Il y a 14 jours Le 04/05/2024 à 11:01

Malheureusement la solution ne se trouvera pas avec ce genre de " cinéma " et des lycéens ! .... Si en " haut " on n'est pas foutus de trouver une solution , je doute que le problème se règle là ! ...Encore une pitrerie genre " grand débat " qui prouve que l'on a a faire qu' a des intermitents du spectacle ! ... Donc une chose est prouvée : seul le niveau de l'eau remonte ! ...ca n'est pas avec ce genre de volatiles qu'on se sortira le cul des ronces ! ...
Par contre si les lycéens trouvent la solution , il y a un tas de bons a rien a éloigner de la gamelle ! ....

Milena Il y a 14 jours Le 04/05/2024 à 10:34

Nous sommes dans la situation où un barrage a cédé. Que faire pour éviter la submersion ? Ce n'est pas possible. Seuls les plus chanceux en réchapperont.
Des propositions sont faites, quelques placebos ou solutions provisoires sont mises en place par ceux-la même ou leurs partisans qui ont mis en ruines le système de santé.
Faut-il rappeler que c'est sous la présidence de Nicolas Sarkozy que le ministre de la santé, Xavier Bertrand, dont Jean Castex était le directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, a initié la politique d'objectifs et de rentabilité dans l'hôpital et à une rationalisation des coûts dans le cadre du plan hôpital 2007, qui introduit notamment la tarification à l'activité (T2A).

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, a poursuivi cette politique qui s'est aussi étendue au cadre de la médecine de ville par la diminution de la formation des médecins généralistes et de spécialité d'abord avec Jean Marc Eyrault puis Manuel Valls sous la présidence de François Hollande.

Les ministres de la santé, Agnès Buzyn Olivier Véran François Braun et Aurélien Rousseau, ont continué dans cette voie avec Edouard Philippe, Jean Castex (le revoilà !) Elisabeth Borne sous la présidence d'Emmanuel Macron.

Avec plusieurs de ces derniers politiques, on peut remarquer qu'ils ont pour les uns soutenu la politique Bertrand/Sarkozy, pour les autres celle de Touraine/Hollande. "Il faut que tout change pour que rien ne change" !

Voilà un élément non négligeable en prendre en compte sur les causes de la pénurie de médecins dans cette recherche.

MRC Il y a 14 jours Le 04/05/2024 à 09:30

... Les créations de centres médicaux en France est devenue une véritable "épidémie" .... C'est bien. Mais le point essentiel demeure, comme dans toutes filières, "le matière première", en l'occurrence dans ce cas : les métiers de la santé ....Beaucoup plus difficiles et plus longs à mettre place que la construction ou l'adaptation de bâtiments pour les accueillir.....

Sarnaille Il y a 14 jours Le 04/05/2024 à 18:30

Les médecins généralistes, salariés, sont sous le coude:
c'est ça le pire !

bigjohn Il y a 12 jours Le 06/05/2024 à 00:05

Médecins salariés, pourquoi c'est pire ?
La plupart des français sont salaries. Vous voulez qu'ils se mettent tous au travail par le paiement à l'acte comme exigent les médecins dites libérales dont la formation pendant 10 ans est payé par la collectivité sans droit de regard sur leur utilité pour les collectivités

Sarnaille Il y a 12 jours Le 06/05/2024 à 11:55

Le pire c'est l'opposition municipale albigeoise