Les moutons éco-pâtureurs prennent leurs quartiers au centre des finances publiques de Foix
Le centre des finances publiques est le dernier espace en date à Foix où paissent des moutons pour de l’écopâturage, une pratique lancée depuis une décennie déjà par les autorités publiques.
Si on ne les voit pas de prime abord, on les entend de loin, bêlant gaiement dans leur petit parc au pied du centre des finances publiques de Foix : eux, ce sont six petits moutons tout noirs et frisés, de la race d’Ouessant, qui éco-pâturent gaiement au-dessus du vélodrome fuxéen. Comme leurs comparses, trois autres moutons paissent quant à eux dans le parc à l’intérieur du site, entre le parking et les murs entourant le centre des impôts. "Il y a un petit mouton qui est né cette nuit, il est vraiment très mignon", s’exclame Karine Sablé-Teychéné, de la Direction départementale des finances publiques (DDFIP). "C’est normal, ils savaient qu’on venait aujourd’hui, ils voulaient faire les stars", sourit la maire Marine Bordes.
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Comme elles, riverains et employés de la DDFIP sont tombés sous le charme des animaux chargés de débroussailler les plates-bandes du quartier. "On a vu les agneaux dehors ce matin, ils avaient réussi à passer sous le grillage, alors on a vite appelé l’éleveur pour qu’il vienne les rentrer, témoigne l’une des voisines. On s’est vite habitués à eux, maintenant on les surveille, on ne voudrait pas qu’il leur arrive quelque chose ! Surtout quand on voit la taille des petits par rapport aux chiens qui peuvent se promener ici." Une autre renchérit : "On se sent très investis avec eux. Même si on ne vit pas loin de la campagne, c’est quand même plus incongru de voir des moutons et on s’y attache vite, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils ne font pas tant de bruit."
Une relation de confiance nouée grâce aux moutons
Depuis qu’ils sont là, les ovins attirent en effet les voisins et les curieux, ce qui est important selon leur éleveur Emmanuel Blanco : "Il faut arriver à nouer une relation entre tous les protagonistes, sensibiliser aux moutons avec lesquels il ne faut pas faire n’importe quoi. Par exemple, on ne peut pas leur donner à manger comme ça." L’agriculteur prend pour exemple les périodes estivales, durant lesquelles les gens ont tendance à penser que les moutons ne sont pas assez nourris et donc à leur donner des friandises, ce qu’il ne faut pas faire : "ça peut partir d’une bonne intention, mais il ne faut pas faire ça."
En attendant, à Foix, les habitants commencent à avoir de plus en plus l’habitude des moutons en ville. Lancé il y a une dizaine d’années, rappelle l’adjoint au maire André Péchin, l’écopâturage a débuté par un parc sur l’avenue Jean-Monet, puis a été progressivement étendu à d’autres parcelles escarpées de la ville : les parcs du centre des finances publiques ne sont que les derniers à rejoindre un vaste espace de 1,2 hectare désherbé par les moutons.
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Au cœur des villes, ces derniers sont de plus en plus nombreux : "On peut les retrouver chez les particuliers, les entreprises, les EHPAD, les hôpitaux, les collectivités publiques…, énumère Emmanuel Blanco. Ils ratiboisent là où des employés municipaux ne peuvent pas forcément passer pendant toute l’année, ils font économiser de l’argent à la collectivité, autant du côté humain que pour les machines, ça règle le problème des déchets verts et ils fertilisent le terrain." Petit à petit, le mouton fait donc son nid dans les rues de Foix.
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