"J’ai des problèmes de nerfs" : 1 an de prison ferme pour Jonathan, encore une fois violent avec deux de ses ex-compagnes

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  • En défense, la tâche de Me Hadrien Saez n’était pas facile.
    En défense, la tâche de Me Hadrien Saez n’était pas facile. DDM, Max LAGARRIGUE - Max LAGARRIGUE
Publié le , mis à jour

l'essentiel Déjà condamné pour des violences conjugales sur deux précédentes compagnes, un Castelsarrasinois de 35 ans, jugé en comparution immédiate ce mardi 23 avril par le tribunal judiciaire de Montauban, a écopé de douze mois ferme pour les mêmes faits commis sur deux autres. Il a été écroué à l’issue du procès.

Un chapelet tatoué sur le cou et bien d’autres marques sur le visage, Jonathan H., 35 ans, poursuivi pour une série de violences conjugales, est doux comme un agneau dans le box du tribunal judiciaire de Montauban, mardi 23 avril 2024.

Jugé une nouvelle fois en comparution immédiate, le Castelsarrasinois, sans emploi et vivant du RSA, a été interpellé le 19 avril après s’être introduit chez son ex-compagne.

Armé d’un couteau, le trentenaire a menacé de la "planter", cette dernière refusant de le laisser entrer pour boire les bouteilles de rosé qu’il a apportées.

"Je regrette tout ce qui s’est passé", répète le mis en cause également poursuivi dans ce dossier pour des appels malveillants. "Je les ai vus (les messages) le lendemain lorsque je me suis réveillé", explique Jonathan regrettant d’être "retombé" dans l’alcool.

Le parquet qui a requis cette procédure pénale rapide a joint une autre affaire de violences conjugales commises sur une autre ex-compagne. Une femme sous curatelle vivant avec sa fille chez sa grand-mère. "La victime est apeurée", assure la présidente Virginie Baffet.

Vous exigiez qu’elle vous serve un verre de pastis. Estimant que vous aviez assez bu, elle refuse. Vous la traitez de "pute" et lui avez mis un coup de pied… Il n’était pas arrivé assez vite le verre de Ricard ?, ironise la juge.

"J’ai des problèmes de nerfs, j’ai rendez-vous demain pour un suivi psychologique, élude le prévenu.

— Vous fumez aussi du cannabis ?, poursuit la juge.

— Pas beaucoup, quatre ou cinq joints…

— Par jour ?

— Oui."

La présidente revient sur les violences. "Vous exigiez qu’elle vous serve un verre de pastis. Estimant que vous aviez assez bu, elle refuse. Vous la traitez de pute et lui avez mis un coup de pied… Il n’était pas arrivé assez vite le verre de Ricard ?, ironise la juge.

— Je veux m’en sortir, changer", lui répond Jonathan ne montrant guère d’empathie pour les victimes.

Reprenant les huit condamnations au casier judiciaire du trentenaire, le procureur Bruno Sauvage ne manque pas de lui rappeler que quatre de ses compagnes ont été victimes de ses violences conjugales.

"Cela fait quinze ans qu’il comparait devant ce tribunal pour de multiples violences faites aux femmes", pointe Me Séverine Lheureux, avocate des parties civiles avec son confrère Aziz Hedabou.

"Comme à chaque fois il est navré, tout doux ici et c’est la faute de son alcoolisme. Son discours est stéréotypé", s’agace la pénaliste.

En défense, Me Hadrien Saez tente de contrebalancer les quinze mois de prison requis en apportant des pièces pour que son client purge sa peine sous bracelet au domicile de son oncle.

Le tribunal ne l’entend pas ainsi en le condamnant à 20 mois de prison assortis de huit mois de sursis probatoire renforcé, soit douze mois à purger immédiatement.

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