ENTRETIEN. "Il faut créer de la population plus mixte pour être attractif", l'un des vœux de Marine Bordes, maire de Foix

Abonnés
  • Marine Bordes n'a pas fait le vœu de candidater à un nouveau mandat. "Les décisions se prennent en collectif", indique-t-elle.
    Marine Bordes n'a pas fait le vœu de candidater à un nouveau mandat. "Les décisions se prennent en collectif", indique-t-elle. MHD
Publié le , mis à jour

l'essentiel À l'occasion de la nouvelle année, la maire Marine Bordes fait part de ses vœux à la population, évoque les grands chantiers et donne sa vision de la ville de Foix.    

Il n'y a pas de cérémonie de vœux ouverte au public. Pourquoi ?

On n'en fait jamais à Foix, on présente les vœux à la presse pour qu'elle les transmette à la population. On est une petite ville, ça ferait une sacrée organisation, et un budget aussi. De même, on ne met pas de courrier dans les boîtes aux lettres. Foix est un grand village, tous les jours, je croise les citoyens dans la rue, sur des cérémonies, quand je vais dans les associations, lors des moments conviviaux... En fait, la mairie présente ses vœux au moment des fêtes de Noël, quand les élus passent dans les écoles et dans différentes structures, comme le centre communal d'action social. On est plus dans un contexte de festivités. Mais le 24 janvier, nous avons ceux au personnel, avec les institutions et les partenaires.

Que souhaitez-vous aux Fuxéens ?

Il y a trois niveaux dans mes vœux. Du personnel, que chacun ait de la santé et du bonheur, ce qui compte dans la cellule familiale. Du global, avec une vision de la société, en pensant aux plus démunis. Je souhaite que l'année soit plus fraternelle pour une société unie. Et puis, je parle de la paix dans un monde en guerre. La période est sombre mais chaque personne peut contribuer à ce que ça aille mieux. Je souhaite aux Fuxéens de vivre dans une ville apaisée, tranquille et très dynamique. C'est d'ailleurs mon travail : trouver le point d'équilibre entre la tranquillité et le dynamisme.

Quatre voitures ont brûlé au Nouvel an, cinquante voitures ont été dégradées en septembre, des murs sont régulièrement tagués. Peut-on encore dire que Foix est une ville tranquille ?

Toutes les villes sont touchées. J'ai d'ailleurs un rendez-vous au commissariat de police ce 9 janvier. Justement, on essaye de se préserver en travaillant avec la police, les services de sécurité, la préfecture... Les incivilités, ce sont aussi des petites choses qui nuisent à la tranquillité des riverains. On travaille aussi sur le social, la prévention pour y remédier. La police municipale tourne plus dans les rues. À ceux qui font les tags, je trouve cela inadmissible, c'est très violent de voir son mur tagué. Surtout qu'il y a de nombreuses possibilités à Foix d'être entendu, notamment lors des réunions de quartier. La ville est prise en otage, et ça lui coûte en entretien et rénovation.

Quels sont les projets prévus ?

Il y a l'ouverture de la rue qui relie l'hippodrome au parking de la vigne, l'inauguration du pôle social, la programmation de la rénovation des rues, l'éclairage du boulodrome, la construction de la résidence autonomie, le travail sur la chapelle Saint-Jacques, les études sont en cours. Fin janvier, l'extension de l'agglomération sera achevée, et les avant-projets du futur cinéma présentés. La médiathèque sera isolée. De nombreux logements vont être construits, notamment rue du Rival, à Cadirac... Cela va permettre d'augmenter la population.

Ce dernier point est-il un objectif de la municipalité ?

Oui, c'est une politique volontariste. Nous souhaitons augmenter la population en apportant des logements de qualité en locatif et accessibles à la propriété, notamment en centre-ville, en favorisant son accessibilité, sans oublier la périphérie. On retrouve encore cette notion d'équilibre. Nous voulons aussi une mixité de population en centre-ville, ça c'est très important.

L'image de Foix s'est-elle dégradée ?

Comme dans toutes les villes, les centres-villes se sont paupérisés. Les logements sont petits, précaires, ils attirent une population précaire. Ces personnes ont moins de moyens, le pouvoir d'achat baisse, ça touche les commerces, et ça constitue un cercle vicieux. Nous travaillons avec l'opérateur office publique de l'habitat à proposer des logements de qualité pour ceux qui ont peu de moyens et ceux qui en ont. Il faut créer de la population plus mixte pour être attractif, avoir des services, des emplois, lutter contre le vieillissement des générations. Pour le faire, on est en lien avec des partenaires comme Pôle emploi. Pour éviter qu'une ville ne meure, il faut de nouveaux habitants.

Avez-vous lancé une campagne de communication pour les Jeux olympiques ?

On va s'y atteler, mais nous visons surtout les championnats du monde junior de kayak en 2025. Pour l'instant, aucune équipe ne viendra au centre d'entraînement de kayak pour les Jeux, mais il ne faut pas être déçu. Nous allons monter une campagne avec les structures de tourisme, le département, la fédération nationale du kayak qui se rendra bientôt à Foix. Nous allons nous servir de cette impulsion pour la notoriété de la ville.

Comment se déroule la chasse aux financements ?

Il y a la voie législative, avec la rencontre une fois par mois avec le sénateur, les députés, le conseil régional. On a la voie associative avec l'association des maires de France Ariège, qui représente une force importante pour trouver des financements de politiques publiques. Et avec les services départementaux et la préfecture, on est main dans la main pour les trouver. C'est grâce à cela qu'on dispose d'un fonds friche pour l'îlot Fauré, sans oublier les techniciens de la mairie. Si on augmente les taxes, cela fera 30 ou 40 € de plus pour un an, mais ça permet de maintenir des services.

Quel vœu pour la maire de Foix ?

Que les Fuxéens aiment toujours et encore Foix, que cette ville nous rassemble. 

 

  

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement
à cet article à partir de
3€/mois