Rétrospective 2023. Le Lot est au chevet de sa santé

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  • Un prélèvement de cornée, des cabinets pour patients sans médecin... Voici de quoi l'année 2023 a été faite quand on parle santé dans le Lot.
    Un prélèvement de cornée, des cabinets pour patients sans médecin... Voici de quoi l'année 2023 a été faite quand on parle santé dans le Lot. DDM illustration
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l'essentiel Malgré un désert médical toujours plus prenant, le Lot tente de résister et d’innover. Un cabinet dentaire pris d’assaut, un service de cardio qui voit le jour ou encore un prélèvement de cornée, petit tour d’horizon de la santé dans le Lot en 2023.

En fin d’année, l’ARS (Agence régionale de santé) a publié son schéma territorial de santé 2023-2028. L’objectif : livrer des pistes pour renforcer l’offre de soins dans le département afin de mieux répondre aux besoins de ses habitants. Mais le Lot n’a pas attendu ce document pour être au chevet de sa santé. En 2023, de nombreux éléments ont été mis en place pour lutter contre les déserts médicaux : des cabinets pour patients sans médecin traitant ou en déshérence à plusieurs endroits du département. Des avancées médicales ont eu lieu : le centre hospitalier de Cahors a réalisé un prélèvement de cornée en fin octobre, une première pour le Lot. De nouveaux services ont vu le jour : comme un cabinet de cardiologie au centre de rééducation fonctionnelle de Montfaucon « La Roseraie ». Petit tour d’horizon de ce qui a bouleversé le monde de la santé en 2023 dans le Lot.

Un cabinet de cardiologie à Montfaucon

Le docteur Romain Houndolo, en consultation à Montfaucon.
Le docteur Romain Houndolo, en consultation à Montfaucon. DDM Laetitia Bertoni

Onze médecins du Tarn-et-Garonne ont ouvert un cabinet de cardiologie au centre de rééducation fonctionnelle de Montfaucon « La Roseraie », en novembre. Le Réseau cardiovasculaire Nord Occitanie, basé à Montauban, s’y est installé. L’objectif est d’apporter une offre de soin dans un territoire qui en est dépourvu, sans faire de la concurrence inutile. Cela va permettre à de nombreux Lotois, notamment venant de Gramat, Souillac ou encore Gourdon, de retrouver un cardiologue près de chez eux. Le cabinet comprend deux salles de consultation, deux salles d’échographie et d’effort. Trois jours de consultation sont ouverts. Un docteur est présent deux jours par semaine, quand les autres associés vont se relayer pour assurer le 3e. Le cabinet souhaite monter en puissance, avec de nouveaux recrutements à venir.

Des classes autismes voient le jour

Aurélien Pradié dans la future classe élémentaire autisme.
Aurélien Pradié dans la future classe élémentaire autisme. DDM Aouregan Texier

En début d’année, l’école maternelle Maurice Lacalmontie, à la Parrine, a ouvert une unité d’enseignement maternelle autisme. Il s’agit de la deuxième du département (la première étant à Catus). Sept professionnelles (enseignante, éducatrice spécialisée, psychomotricienne) sont aux petits soins de ses élèves. Et en 2023, un autre projet d’unité autisme, cette fois-ci, élémentaire a été validé par l’ARS. Une classe élémentaire verra le jour l’année prochaine dans la petite école de Labastide-Murat (nouvellement Cœur-de-Causse). Une dizaine d’enfants de 6 à 11 ans pourront y être accueillis. Un projet porté par le député Aurélien Pradié (LR) depuis plusieurs années. Au sein de l’école Simone Veil, tout est mis en place pour accueillir ces enfants « différents » au sein du milieu ordinaire, et notamment la cantine pédagogique. Tous les professionnels (de la directrice, aux instituteurs, en passant par le cuistot ou la femme de ménage) vont suivre une formation de 6 mois sur le handicap. La rentrée se fera en 2024.

Un nouveau cabinet dentaire pris d’assaut

Le cabinet de dentistes a été pris d'assaut.
Le cabinet de dentistes a été pris d'assaut. DDM Manon Adoue

En avril, deux dentistes se sont installés au centre optique dentaire et audition de la Mutualité française, à Cahors, dans le quartier de Regourd. Une aubaine pour les Lotois qui peinent à trouver un spécialiste des dents près de chez eux. Et dès son ouverture, ce cabinet a été pris d’assaut par les Cadurciens, désespérés d’obtenir un rendez-vous. La Mutualité française ne compte pas s’arrêter là : elle travaille à l’ouverture d’un centre dentaire à Figeac pour 2024.

Un cabinet d’ophtalmologie a ouvert ses portes

Le docteur Jacques Rouleau travaille avec trois orthoptistes à Cahors.
Le docteur Jacques Rouleau travaille avec trois orthoptistes à Cahors. DDM Sarah Nabli

C’est peut-être passé inaperçu. En 2022, un ophtalmologue montalbanais Jacques Rouleau a ouvert un cabinet secondaire à Cahors où il se rend toutes les deux semaines. Trois orthoptistes y travaillent à temps plein. Ces derniers s’occupent des contrôles et des renouvellements des lunettes. Pour ce cabinet secondaire, le médecin a investi près de 200 000 euros dans du matériel de dernière génération.

Un cabinet éphémère dans le nord du Lot

Christelle Duthil, chargée de mission, et le Dr Sanchez.
Christelle Duthil, chargée de mission, et le Dr Sanchez. DDM

Des professionnels du nord du Lot se sont organisés pour lancer un cabinet médical éphémère pour les patients sans médecin traitant. Ce projet a pu voir le jour grâce à la concertation entre les élus de Cauvaldor, la Sécurité Sociale et la Communauté professionnelle territoriale de santé du nord du Lot. Le bénéficiaire de ce dispositif est la personne sans médecin traitant et en difficulté du fait par exemple, d’une affection de longue durée (ALD), d’une pathologie chronique stabilisée (maladie cardiovasculaire, diabète, maladie psychiatrique, cancer, maladie neurodégénérative) ou bénéficiant de la complémentaire santé solidarité (C2s ou CSS). Une fois par semaine, un médecin se rend au cabinet médical éphémère. Il prend en soin les patients lors d’une première consultation longue. Le suivi est ensuite assuré par le médecin et si nécessaire, par une infirmière en pratique avancée.

Bébés et sécurité : Une chambre des erreurs

La chambre des erreurs du nouveau né.
La chambre des erreurs du nouveau né. DDM Marc Salvet

Dans le cadre de la semaine de la sécurité, l’hôpital de Cahors a créé une chambre des erreurs du nouveau né, au sein de sa maternité. L’objectif : sensibiliser les parents, grands-parents, professionnels… aux risques concernant les enfants en bas âge. Dans une des chambres, des poupons sont mis en scène. 38 erreurs se sont glissées dans cette petite pièce. Plusieurs scénarios avaient été mis en évidence par l’équipe pour mettre en évidence différents types de risques et faire de la prévention. Comme un téléphone dans le berceau ou une tétine repose sur un paquet de cigarette. Les professionnels de santé souhaiteraient pérenniser ce projet.

La maternité en difficulté

La maternité de Cahors.
La maternité de Cahors. DDM Marc Salvet

La seule maternité du département, à Cahors, dans le tourment. Cette dernière a dû fermer ses portes, un week-end d’août, faute de pédiatres. Les accouchements ont dû être réalisés dans d’autres maternités de la région. En septembre, une solution partielle avait été trouvée : un pédiatre assurait la continuité du service, à distance, pour garantir les accouchements à la maternité mais le service pédiatrie restait, lui, plus qu’en dents de scie et la néonatalité, fermée.

Le Lot attire les internes

Les 33 internes accueillis à l'hôpital de Cahors.
Les 33 internes accueillis à l'hôpital de Cahors. DDM Laetitia Bertoni

Les internes en médecine sont de plus en plus nombreux à choisir le centre hospitalier de Cahors. Cette année, ils sont 33 à constituer la nouvelle promotion 2023, et sont placés sous la responsabilité de praticiens hospitaliers. Un chiffre record jamais atteint par l’établissement public. Si certains viennent tout droit de Toulouse, d’autres débarquent de Lyon, de Tours, de Bordeaux, de Paris ou même de l’étranger. Plusieurs raisons expliquent cet engouement : un centre hospitalier bien noté, des bons retours… À Figeac, également, les internes sont accueillis comme des rois. Ils sont six cette année.

Le centre hospitalier de cahors réussit un prélèvement de cornée

L’infirmière Laura Tremollièresle, le Dr Inès Najar et le Dr Vincent Pezé.
L’infirmière Laura Tremollièresle, le Dr Inès Najar et le Dr Vincent Pezé. DDM Aouregan Texier

C’est une première dans le Lot. Courant octobre, l’hôpital de Cahors a réalisé un prélèvement de cornée. Une opération délicate, qui dure moins d’une heure, réalisée par le Dr Inès Najar et l’infirmière Laura Tremollières. Toutes deux ont été formées à ce genre de gestes opératoires, tout comme le Dr Vincent Pezé et deux autres infirmières. Tous travaillent au service de réanimation, à laquelle la coordination hospitalière de prélèvement des organes et des tissus est rattachée. L’objectif du centre hospitalier de Cahors : monter en puissance sur le prélèvement de cornée. L’objectif du centre est de pouvoir aider les patients en attente d’une greffe. En effet, les besoins de greffes à ce niveau sont importants. En 2022, près de 11 000 personnes attendaient une greffe. « En Midi-Pyrénées, ce sont 300 patients qui sont dans cette situation », affirme le Dr Najar. Le centre hospitalier va, donc, continuer sur cette lancée et tenter d’acquérir de nouvelles compétences. Un souhait des médecins : avoir l’autorisation de l’agence de biomédecine de prélever les vaisseaux.

Une unité pour les patients en déshérence

Le cabinet ouvert par "Agir pour mieux vivre" à Cahors.
Le cabinet ouvert par "Agir pour mieux vivre" à Cahors. DDM Aouregan Texier

Face aux difficultés rencontrées par les habitants du territoire, la communauté de communes du Grand-Figeac, la ville de Figeac et le centre hospitalier de la ville se sont associés pour ouvrir un nouveau service de consultations de médecine générale destiné aux patients du territoire, sans médecin traitant. Cinq médecins sont présents au sein du cabinet à raison d’une demi-journée par semaine chacun. L’ancien directeur de l’hôpital de Figeac, qui vient tout juste de quitter ses fonctions pour rallier la Bretagne, espérait monter ce chiffre à une dizaine de praticiens pour mieux recevoir les patients. La prise de rendez-vous se fait via le site en ligne Doctolib.

Cahors, également, une telle initiative a vu le jour. En juillet, l’association « Agir pour mieux vivre » a ouvert un centre de médecin générale pour les personnes sans médecin traitant. Son objectif principal est d’assurer des consultations de médecine générale pour les patients n’ayant pas de médecin traitant en affection de longue durée (ALD). Il prend aussi en charge des soins non programmés pour des patients n’ayant pas accès à un médecin traitant. À ce jour, cinq médecins (2 titulaires et 3 vacataires) ont déjà accueilli 1265 patients de tous âges.

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Les commentaires (2)
abonne46 Il y a 4 mois Le 05/01/2024 à 16:50

en 2016 NOUS AVIONS ALERTER LORS DES DEBATS avec l'asso bien vivre dans le nord du LOT mais dur dur , c'est maintenant une pénurie de toute la chaine des emplois de la sage femme , la nounou , le mécano pour réparer la voiture du médecin ou l'ambulance , l'hélico privé en panne 3 semaines , jusqu'au pompe funèbre qui s'entraine en les villes !! ou on va !!!

RUN4FUN Il y a 4 mois Le 05/01/2024 à 09:30

Une Scintigraphie Thyroïdienne demande un déplacement à Montauban. Pas de Médecine Nucléaire à Cahors ? Bientôt peut être..