Saint-Gaudens. Enselme Edorh, l’homme du blues

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  • Après avoir animé le métro parisien, ou encore participé à Jazz en Comminges, Enselme Edorh a donné de nombreux concerts à Saint-Gaudens./ Photo GDC.
    Après avoir animé le métro parisien, ou encore participé à Jazz en Comminges, Enselme Edorh a donné de nombreux concerts à Saint-Gaudens./ Photo GDC.
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Propos recueillis par Josiane Villeroy

"Je suis né à Lomé au Togo dans une famille de musiciens, notamment mon père qui est devenu douanier à la naissance de ses sept enfants. J’ai d’abord fait des études en génie civil pour être architecte. Mon père s’en foutait, mais pour mes oncles, c’était les études d’abord, la musique après. J’ai donc fini mes études. Papa nous a tous initiés à la guitare et au chant. Mon frère Rodriguez m’a demandé de jouer avec lui pour la première fois à l’Institut français. J’ai pris goût à l’expérience et intégré son groupe, le Edorh Rodriguez Band.

Le blues est une musique noire, d’abord africaine et devenue profondément universelle. Elle parle de la profonde détresse de l’âme, de l’espoir, de l’amour et de ceux qui ne renoncent ni à leurs racines, ni à leurs valeurs "Jouer du Blues, c’est être doublement noir" disait John Lee Hooker.

Mon frère et moi avons alors pris la décision de venir en France, j’avais 29 ans. L’entrée en France a été facilitée par notre référencement à l’Institut français de Lomé, les services de coopération et l’ambassade de France. Nous avons obtenu pour 6 ans la carte de séjour "Compétence et talent" dans le cadre de l’immigration choisie sous Sarkozy. Commencent alors les tournées des bars, les cabarets, les concerts à l’Institut français, puis les galas. En 2010, nous obtenons le très convoité badge de la RATP pour jouer dans le métro parisien et en 2011, nous enregistrons un 1er disque sélectionné par Sonny Music.

Boris, un ami d’enfance installé à Saint-Gaudens, lui aussi dans le circuit de la musique, nous invite. Il est Beat maker, chargé des bandes sons, et a une grande expérience des studios. Nous participons à Jazz en Comminges en 2012, puis mon frère Rodriguez tombe malade et rentre au Togo. Il était le leader de notre groupe. Se pose alors pour moi la question de savoir si je continue seul ou si j’abandonne. J’ai choisi de continuer. Maintenant, je suis installé à Saint-Gaudens et j’y fais ma vie. C’est une ville et une région que j’aime et où j’ai de nombreux amis. Je donne de nombreux concerts comme compositeur-interprète dans tous le Sud, à Toulouse et aux alentours et bien sûr, toujours à Saint-Gaudens.

Avant le Covid, nous avions le projet d’un nouveau disque de nos compositions avec mon frère. Nous sommes en recherche de financement et de musiciens avec qui on se retrouverait autour des couleurs que nous aimerions donner à notre disque.

Je suis une personne simple et humble. Je ne supporte pas l’injustice et j’ai appris de mon père l’intégrité."

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