Manque de médecins généralistes : le centre-ville de Toulouse est aussi un désert médical

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  • A Toulouse, face à une démographie médicale toujours en baisse, de nombreux patients ne trouvent pas de médecin généraliste.
    A Toulouse, face à une démographie médicale toujours en baisse, de nombreux patients ne trouvent pas de médecin généraliste. DDM illustration/archives - JEAN LOUIS PRADELS
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l'essentiel Les déserts médicaux sont aussi une problématique urbaine. À Toulouse, le nombre de médecins de premier recours est en chute et il faudra attendre au moins quatre ans avant une amélioration de la situation. 

Des déserts médicaux en centre-ville ? Oui, la quatrième ville de France est bien concernée. Alors que le département de la Haute-Garonne compte actuellement un médecin généraliste pour 1000 habitants selon les chiffres fournis par le Conseil départemental de l'ordre des médecins (CDOM), Toulouse intra muros affiche une densité bien inférieure avec un médecin généraliste pour 1130 habitants.  L'Agence régionale de santé (ARS Occitanie) confirme que les prochaines années seront encore difficiles. "À Toulouse, 20 à 30 % des médecins approchent ou ont déjà dépassé les 65 ans", note Thierry Cardouat, directeur départemental Haute-Garonne de l'ARS. 

Le centre-ville est particulièrement concerné, notamment pour des problématiques immobilières. Les loyers sont chers et les locaux pas toujours accessibles. La mairie de Toulouse travaille depuis 2017 avec le Conseil de l'ordre des médecins sur cette thématique afin de lutter contre la désertification médicale. 

Du mieux annoncé pour 2026-2027

"Nous sommes clairement dans le creux de la vague. Il va falloir attendre 2026-2027 pour que la situation s'améliore", pose le Pr Stéphane Oustric, président du conseil de l'ordre des médecins de Haute-Garonne. "La pénurie de médecins généralistes a été politiquement organisée. Le numerus clausus (devenu numerus apertus en 2021, NDLR) a été  arrêté trop tard et la quatrième année d'internat en médecine générale, qui permet d'exercer comme "Dr junior" pendant un an dans un cabinet sous la supervision d'un maître de stage, aurait dû être appliquée dès 2015", complète le Pr Stéphane Oustric. Il annonce : "À partir de novembre 2026, il y aura entre 40 et 50 "Dr juniors" de médecine générale en Haute-Garonne mais le pouvoir politique devra mettre des moyens pour que des cabinets et des maisons de santé soient créés. Les médecins n'ont pas cette capacité, les élus doivent s'en saisir pour que les futurs pôles de santé ne soient pas le seul domaine des grands groupes financiers et immobiliers. Il faut aider les médecins à s'installer pour qu'ils puissent avoir envie de rester et s'investir sur ce qui deviendra leur territoire de santé".

Des coordonnateurs médicaux

Pour l'ARS, le regroupement professionnel fait figure de modèle d'avenir. "Les projets en cours, de type maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), à Toulouse, laissent entrevoir un maillage fin du territoire. Ça ne résout pas les problèmes de démographie médicale, mais ça les atténue et c'est un facteur d'attractivité : le fait de travailler en équipe n'impacte pas l'exercice libéral, les médecins ne sont plus seuls et nous finançons actuellement une cinquantaine de postes de coordonnateurs dans des MSP pour libérer du temps médical", souligne Thierry Cardouat qui évoque également le champ plus large des CPTS, Communautés professionnelles territoriales de santé. Ces structures définissent la coordination et la politique de soins entre différents acteurs d'un même territoire, notamment pour améliorer la prise en charge des soins non programmés. La Haute-Garonne compte actuellement 10 CPTS, soit une couverture de 70% de la population, et 5 sont en cours de projet.


Au Samu, 15% des appels concernent des patients sans médecin traitant

La baisse de la démographie médicale n'est pas un sujet nouveau pour les professionnels de l'urgence. "Au Samu 31, 15% des appels que nous recevons concernent des patients de Haute-Garonne qui n'ont pas de médecin traitant. Parmi eux, il y a beaucoup d'étudiants qui se trouvent géographiquement loin de leur médecin et des nouveaux habitants dans les zones à forte densité comme la Cartoucherie, Borderouge, Bordeblanche, qui n'en trouvent pas. Viennent ensuite les appels de patients qui ont un médecin traitant mais qui n'arrivent pas à trouver de rendez-vous. Au total, on évalue à 35 % le nombre d'appels qui pourraient être traités par la médecine générale. Nous sommes également sur ce même chiffre de 30 à 40% pour les passages aux urgences qui relèvent de la médecine générale", souligne le Pr Vincent Bounes, patron du Samu 31 (Centre hospitalier universitaire de Toulouse). 

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Les commentaires (20)
le_fantome Il y a 1 année Le 28/04/2023 à 18:16

A Toulouse, on n'a pas de médecins, mais on a des poivrots.

RubisRosa031 Il y a 1 année Le 27/03/2023 à 10:15

40 ans de dictat de l'ENA UMPS sur le pouvoir et tout se barre en sucette, de l'éducation aux soins, la délinquance et la sécurité, les impôts , les salaires , le racket des automobilistes, les frontières gruyère ..etc..etc... le tout glorifié au nom d'une Europe qui allait vous sauver et vous apporter, fortune et paix! On a les élus qu'on mérite, les français ne méritent pas mieux que ces cancres qu'ils ont élus et réélus!

Paul Il y a 1 année Le 27/03/2023 à 08:18

Toulouse ne va plus servir qu aux manifs ...? à condition d arriver avec sa trottinette électrique hihihihihi